lundi 14 mars 2011

Mettons les pipettes dites de précision au placard

Je vois hélas trop de collègues utiliser des pipettes de précision et croire que ce sont des outils scientifiques précis. Débattons-en !

Sur un document de constructeur, par exemple, je lis qu'il est dit que l'imprécision atteint 5 %... mais même avec une procédure bien maîtrisée, je crois que l'on ne peut guère attendre mieux. Et puis, quelle complication !

Il est ainsi recommandé de bien immerger le cône : "Si le cône est immergé trop profondément, la pipette aspirera davantage de liquide en raison d'une pression plus forte. Le liquide résiduel à la surface du cône peut affecter les résultats."

On le voit : même les constructeurs admettent sur le système est mauvais, d'autant que "trop profondément" : c'est combien ?

Puis je lis encore : "Lors de la pression et de la libération du piston, il est essentiel de maintenir un rythme, une vitesse et une technique de pipetage constants". Le constructeur admet que la précision peut se dégrader de 5 % avec une vitesse non constante !

Puis, l'angle d'immersion, est sans doute la pire des questions : "Gardez l'angle d'immersion aussi proche que possible de la position verticale, afin d'éviter que la colonne de liquide soit plus petite". Il faut un angle de 20 °... mais des tests avec des étudiants montrent que les 20 ° sont facilement 45 °!!!!!

Et j'en passe.

La conclusion s'impose : par principe, la technique de pipetage est fautive, et ne peut être raisonnablement être utilisée que pour de petites quantités... qui seront PESEES!!!!


Il faut le dire et le redire : on ne peut être précis que si l'on pèse, et il faut absolument enseigner très tôt à peser, pas à pipeter.

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